Kep, la cité balnéaire & Kampot, la cité coloniale

Kep est une municipalité qui a également le statut de province. C’est aussi et avant tout une station balnéaire, l’une des plus populaires et prestigieuses du Cambodge. Elle respire, à travers ses belles plages côtières et son rythme hors du temps, de la tranquillité et du renouveau. 

Kep est avant tout une ville de pêcheurs. Y trône la statue d’une femme qui attend le retour de son homme parti pêcher. Kep est ainsi connue pour ses fruits de mer, en particulier les crabes bleus. Le long de sa côte, une gigantesque statue de crabe bleu témoigne de cette réputation. Les crabes bleus frits accompagnés d’une sauce au poivre de Kampot est l’une des célèbres spécialités locales.

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Kampot, entre rivière et mer

Kampot abrite un patrimoine architectural de style français et khmer; ces architectures résument l’histoire de la ville durant la colonisation française. Ces anciens bâtiments se trouvent, en général, sur le bord de la rue à proximité de la rivière Teuk Chhou. Ce sont, en effet, des vieilles maisons commerçantes délabrées ou des grandes maisons administratives. On y compte ainsi la résidence du gouverneur, le bâtiment de la Croix-Rouge et le bâtiment du ministère des Mines.

L’économie de Kampot, aujourd’hui, se fonde sur la production des fruits locaux, du sel et du poivre. Le climat local unique et les propriétés fertiles du sol favorisent la bonne qualité de ces produits locaux : les durians, les noix de coco ou les mangues sont les plus connus de la région. Beaucoup la considèrent comme la capitale du durian au Cambodge. C’est aussi l’une des plus grandes régions de plantation de poivre au monde.

Le poivre de Kampot

Avec un goût fort, délicat et aromatique, le poivre de Kampot est reconnu comme l’un des meilleurs du monde et bénéficie d’une appellation d’origine contrôlée. En 2015, la production du poivre de Kampot est de 60 tonnes par an dont plus de 70% sont exportés vers les pays européens, les Etats-Unis et le Japon.

Ce produit a failli disparaître au xxe siècle à cause des guerres incessantes qu'a subies le pays, son
exploitation a presque été réduite à néant. Après ces tragiques événements, la reprise de sa culture a été lente. Les importantes productions de poivre de qualité inférieure des pays voisins ont rendu difficile sa résurgence.
À présent, grâce à l'aide de coopératives, d'un séchage et d'un tri des grains de qualité, il reconquiert ses lettres de noblesse.

Le poivre de Kampot se décline en quatre variétés : Le poivre vert (non exporté) à consommer sur place, le poivre blanc., le poivre rouge et le poivre noir.
Le poivre vert se récolte à partir du mois de septembre, lorsqu’il est encore jeune et tendre. Il est récolté en décembre, juste avant maturité et possède un goût épicé plus prononcé. Récolté jeune sur la liane, ses arômes explosent littéralement en bouche du fait d’un piquant peu prononcé.

Le poivre noir est en réalité du poivre vert qui une fois arraché devient noir par un procédé d'oxydation naturelle. Il a cependant eu le temps de développer des arômes forts et délicats. Son goût très intense et doux à la fois révèle des notes fleuries d’eucalyptus et de menthe fraîche.

Le poivre auquel on a laissé le temps de prendre en maturité (et dans des conditions d'ensoleillement suffisant) prend une couleur rouge, il est alors cueilli en mars à la main et mis à sécher huit jours. Les arômes du fruit viennent enrober le piquant du poivre et amener des saveurs qui se marient très bien à la viande rouge.

Le poivre blanc est en réalité des grains de poivre rouge séché auxquels on a retiré la chair afin de n'avoir que le cœur du poivre. Ce côté piquant relève les salades et les fruits de mer.

Le marché aux crabes

À l'orée de cette petite ville côtière s'étend sur 1600 m carrés l'attraction la plus en vue de la contrée. Appelé en khmer : Psah Kdam, le marché aux crabes de Kep attire de nombreux visiteurs chaque jour. Cette aire de commerce et de négociations regorge de produits de la mer, incluant bien évidemment plusieurs espèces de crabes mais aussi bien d'autres crustacés, coquillages, fruits de mer, mais aussi, et entre autres, du poivre de Kampot. Sur le pont de bois qui longe le rivage attenant au marché travaillent toute la journée des pêcheurs en quête des nombreux crabes aux pinces bleues. Ces animaux peuplent le rivage, celui-ci étant très peu profond. La technique de pêche est toujours la même, ici, on utilise le filet. Les pêcheurs communiquent sur les prises du jour à vos côtés, vous êtes vraiment en plein cœur de cette activité !

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Les marais salants

Les marais salants, ou salins au demeurant, se situent entre les villes de Kampot et Kep. En pleine saison sèche, de décembre à avril, les paludiers s'arrangent pour que l'eau de la mer remplisse ces parcelles de terrain. Puis ils la laissent s'évaporer, alors bloquée et stagnante, pour récupérer les cristaux de sel. Brut, il est ensuite recueilli et empilé dans des usines mitoyennes aux marais. Le sel est ensuite emballé dans des sacs de 50 kg après avoir été nettoyé et iodé !

Ce processus permet de lutter contre les carences en iode dans le pays. Dans le monde plus de 2 milliards de personnes sont touchées par ce manque, ce qui représente la première cause évitable de retard mental. Ce processus est la technique la plus économique pour parer les carences en iode. Une fois travaillé, le sel peut maintenant être livré à travers tout le pays.

Kampong Trach

Kampong Trach est le district qui borde le Vietnam. De Kampot à Kampong Trach, il y a une route secondaire qui longe la base de Phnom Voar, là où les victimes des enlèvements des Khmers rouges de 1994 ont été détenues pendant longtemps. Ces zones montagneuses de Kampong Trach étaient l'une des dernières résistances des Khmers rouges.

Le site abrite des grottes de calcaire au pied des montagnes, ainsi qu'un certain nombre de collines que les
populations locales d'origine cambodgienne, chinoise et vietnamienne utilisent comme lieu de culte. Des pagodes et des sanctuaires ont été construits parmi ces grottes. À l'intérieur de l'une d'entre elles, vous trouverez un grand Bouddha couché ainsi que des plus petites statues. Il y a également une grotte avec un petit lac à l'intérieur, elle est appelée la «swimming cave» et est située à environ 10 minutes en voiture de la grotte principale.

Koh Tonsay

L’île au Lapin se trouve à environ 4.5 km de Kep, soit tout près de la frontière cambodgienne avec le Vietnam. Elle se trouve ainsi dans le golfe de Thaïlande. Sur une superficie de 2 km2, l’île dispose d’une longue plage bordée par des cocotiers. A l’intérieur, elle est couverte par une jungle très dense.
L’île Koh Tonsay est bien connue pour ses plages. Elle compte environ une demi-douzaine de plages dont la plage principale longue de plus de 1 km. Sur une largeur de quelques mètres, cet endroit affiche du sable doré, des chaises longues ombragées par des cocotiers et de nombreux hamacs sous des chalets en bois. Grâce à une pente douce qui sort en mer, l’eau y est chaude et peu profonde, des parfaites conditions pour que les enfants et les nageurs moins courageux puissent pleinement tirer du plaisir durant la baignade. Abritant une vaste forêt luxuriante, l’île du Lapin est parfaite pour faire de la randonnée pédestre. La petite taille de l’île vous permettra d’en faire le tour en seulement 2-3 heures.

Le parc national de Kep

Le parc national de Kep est une grande forêt de 66km carrés adossée aux collines de l'arrière-pays qui abrite des sentiers de marche et de trekking (ou de moto), des paysages tranquilles et de belles vues .
L'entrée principale se trouve juste derrière Veranda Natural Resort, mais il y a aussi un point d'accès derrière Kep Lodge. Le droit d'entrée est de 1 $ pour les étrangers et le circuit principal autour du parc est une piste facile de huit kilomètres. Il est possible d'explorer la forêt pendant la majeure partie de la journée, en gardant un œil ouvert pour les singes macaques, les calaos et les drongos.

Les villas fantômes

De nombreux vestiges de villas témoignent d’une époque où Kep devenait une station balnéaire de luxe. Ce lieu était réservé aux colons français et l’élite cambodgienne. Ils venaient ici pour profiter du calme et d’un climat idéal, tempéré par l’océan. Le roi Norodom Sihanouk y avait construit une villa avec une vue sur le golfe de Thaïlande. C’était le lieu de villégiature favori du roi. Durant la sombre période Khmer rouges, les villas furent pillées. Tout ce qui pouvait se monnayer pour financer l’achat d’armes était démonté. Les biens étaient ensuite vendus au Vietnam voisin, distant de quelques kilomètres. La guerre terminée, les villas sont restées en l’état pendant que la végétation reprenait ses droits.

La mangrove

Il est possible de faire des tours de bateau ou de kayaks dans la mangrove de Kampot, avec une préférence pour le moment du coucher du soleil !

Le Cambodge compte environ 50 000 hectares de mangroves dans quatre provinces côtières : Kampot, Kep, Preah Sihanouk et Koh Kong. Les provinces de Kampot et Kep abritaient 7 900 ha de forêt de mangroves en 1992. En 2018, ce nombre a diminué de 62 %. Les forêts de mangrove ont le potentiel de générer un revenu de 16 à 220 millions de dollars américains pour les communautés de pêcheurs de la province de Kampot chaque année et si elles ne sont pas restaurées, cela pourrait détruire les moyens de subsistance des pêcheurs. En effet, la destruction de la mangrove entraînerait la perte des zones
d’alimentation et de reproduction des poissons, ce qui entraînerait une réduction des stocks de poissons et d’autres ressources côtières, avec au final un impact négatif sur le bien-être des populations.

En 2019, huit communautés de pêcheurs des districts de Trapaing Sangke, Kampong Samaky, Trapaing Ropov, Prek Tnort, Kep Thmey, Toteung Thngai, Koh Kroesna et Lok, des organisations de la société civile et les autorités provinciales de Kampot ont déclaré qu’elles allieraient leurs efforts pour remédier à la perte de la mangrove du Cambodge. Une campagne ambitieuse de plantation de 100 000 arbres de mangrove près des côtes de la province de Kampot a été lancée.